La chirurgie plastique s’adresse à l’organe le plus étendu de l'organisme, à savoir la peau, auquel s’ajoutent les tissus mous non viscéraux. Recouvrant un immense champ d’action, elle conduit le plus souvent ses praticiens à se sur-spécialiser dans leur activité quotidienne.

La chirurgie oncologique représente l’une des activités essentielles de tout plasticien, de par son étroite collaboration avec les dermatologues, gynécologues, oncologues… Dédiée à la prise en charge de nombreux cancers cutanés (carcinomes, mélanomes…), des parties molles (sarcomes…) ou du sein, elle est indissociable d’un autre domaine passionnant qu’est la reconstruction des pertes de substance complexes voire des mutilations dues à l’exérèse tumorale.

Fin du DESC de cancérologie et avenir avec les FST ?

Avant 2017, le chirurgien plasticien était titulaire d’un DES de Chirurgie générale et d’un DESC de Chirurgie Plastique. Sa spécialisation oncologique était possible par validation par du DESC de Cancérologie. Depuis la réforme de l’enseignement de médecine du troisième cycle en 2017, l’interne en formation valide le DES de chirurgie plastique et le DESC de cancérologie et son option chirurgicale a disparu au profit de Formation Spécialisée Transversale (FST). Si la chirurgie de la main est incluse dans les options des FST, il n’existe pas de FST de cancérologie chirurgicale. 

Une FST des traitements médicaux du cancer (diplôme d’oncologie médicale), ouverte à certaines spécialités chirurgicales comme l’urologie et l’ORL permet aux chirurgiens un accès à la primo prescription des traitements médicaux du cancer. Le bilan 2021(https://www.iledefrance.ars.sante.fr/system) montre que très peu d’internes de chirurgie s’inscrivent à cette FST des traitements médicaux du cancer. Ceci peut être imputable au caractère "hors compétences" de la primo prescription des traitements médicaux oncologique dans la formation, déjà dense, d’un interne en chirurgie. Si la chirurgie oncologique est enseignée et reconnue en Europe et au Canada, elle n’était jusque-là pas reconnue en France. La réforme actuelle indique la volonté imminente de faire devenir une réalité la chirurgie oncologique en France. Ceci sous-entend la nécessité d’autorisation des établissements de santé pour la chirurgie des cancers, impliquant la notion de centres experts en chirurgie oncologique dans chaque domaine (cancer du sein, cancer de l’ovaire, sarcome..) et le recrutement de chirurgiens pouvant témoigner d’une formation validante et reconnue à la chirurgie oncologique, que les diplômes universitaires actuels ne pourront faire valoir.

Quelles solutions ? 

En attendant, la justification d’une formation reconnue en cancérologie chirurgicale est rendue possible par l’European Board of Surgical Qualification (EBSQ) proposé par l’European Society of Surgical Oncology. En 2022, la SFCO a obtenu que l’EBSQ dispose d’une version en français pour favoriser l’inscription des chirurgiens français.La SFCOorganise également depuis plusieurs années un diplôme de chirurgie oncologique dont le programme est celui de l’EBSQ Européen.